100 jours du PR Bazoum, Comprendre pourquoi le #SaiBazoumChallenge marche

Mohamed Bazoum vient de passer 100 jours en tant que Président nigérien. Le constat est réel, une lueur d’espoir semble renaître dans le cœur de la population. Au point où les internautes ont lancé le « #SaiBazoumChallenge » (Bazoum ou rien)… Mais pourquoi ce revirement soudain à l’endroit du Président si l’on sait que ces deux dernières années, une partie considérable de la population a chanté « Tout sauf Bazoum » ? Analyses…

Le Président nigérien Mohamed Bazoum vient de passer 100 jours à la tête de son pays. Jusqu’à son investiture, les doutes et craintes étaient grands au sein de l’opposition… et même dans son propre camp politique, le PNDS (Parti Nigérien pour démocratie et le socialisme). Surtout après son discours d’investiture, c’est toute l’administration publique qui a retenu son souffle.

100 jours après, dans les fadas (endroits de causerie entre amis autour du thé devant les maisons), au sein de la classe politique, les groupes de discussion sur les réseaux sociaux, la majorité semble voir d’un bon œil le passage du natif de Tesker (région de Zinder) au pouvoir.

Depuis samedi, les internautes ont repris son slogan principal de campagne et en ont fait un challenge, « le #SaiBazoumChallenge ».

« Et si on montrait notre amour au Président de la République ?? Et si on montrait à l’opinion internationale que Notre Président a le soutien de son peuple ?? Et si on encourageait notre Président à continuer dans ce sens ?? Max de Partage Pour tous les efforts du Président en si peu de temps!!» lit-on un peu partout sur le net. D’aucuns ont remplacé leur photo de profil par celle du Président Nigérien. Mais, pourquoi ?

 

Déplacement à Diffa

 

C’est le dernier acte public posé par Mohamed Bazoum, mais le plus fort si l’on sait que cette région frontalière au Nigéria et au Tchad est en proie aux attaques terroristes (de Boko Haram) depuis février 2015. Le Président Nigérien a séjourné dans la région du jeudi au samedi dernier avec un seul objectif : faciliter le retour des populations dans les villages abandonnés comme Baroua (3km du lac Tchad), Kabléwa, etc. Un retour souhaité avec un accompagnement solide : le repositionnement militaire dans la zone afin de protéger les civils.

La visite du Président lui a aussi permis de visiter plusieurs camps militaires dont les vaillants soldats ont perdu plusieurs des leurs. « …Nous avons dû trébucher, nous avons dû tomber mais nous nous sommes relevés…” a-t-il dit aux forces de défense en guise de motivation à la Place d’armes, zone de défense N°5 à Diffa. Ce déplacement présidentiel a été fort apprécié par la population de Diffa, les forces de défense et la population nigérienne dans son ensemble.

 

Politique de proximité et d’intimité

 

Mohamed Bazoum met en oeuvre une politique de simplicité et de proximité dans la gestion des affaires publiques. L’on ressent surtout une écoute active dans les prises de décision. Le résultat patent est l’apaisement socio-politique observé depuis son accession au pouvoir.

26 juin 2021, le chef du parti au pouvoir a brillé par sa présence au stade Général Seyni Kountche lors de la finale de la Coupe nationale qui opposait l’Union Sportive de la Gendarmerie Nationale (USGN) à l’Association Sportive de la Police Nationale (AS Police). Un geste fort apprécié puisque cela fait très longtemps que les Nigériens n’avaient plus communié avec leur Président autour des moments forts qui rythment la vie publique nationale.

Terrorisme, 76 milliards de la Défense, Le PR élu, Mohamed Bazoum dit tout dans sa 1ère interview

L’autre acte fort de ces 100 jours du Président Bazoum, c’est l’audience accordée aux membres de la société civile, y compris l’aile dure de cette couche d’éveil et de contrôle de l’action publique. «Le Président engage un processus de discussions avec la société civile, c’est bien. Mais, nous voulons un espace pour parler des revendications. Nous espérons plus que ça. Nous avons des lois liberticides qui sont encore en vigueur dont nous demandons l’abrogation. Le cadre légal de la société civile doit être revu. Nous devons parler du problème de la gestion des ressources du pays et le problème de la justice qui fait partie des réformes à faire,» a déclaré à la presse, Moussa Tchangari, le Secrétaire Général de l’Association Alternative Espaces Citoyens.

Mohamed Bazoum a aussi été à l’écoute de son peuple et de son aspiration durant ces 100 premiers jours au pouvoir. L’on note entre autres l’allègement  de son propre dispositif de sécurité et de protocole lors de ses déplacements, la suppression des postes de Directeur de cabinet pour les ministères, le soutien à l’endroit des acteurs de la culture le 21 juin dernier.

Mohamed Bazoum a aussi promis la refondation du système éducatif avec un point d’honneur sur la scolarisation et le maintien de la jeune fille à l’école. Et les ministres en charge de l’enseignement primaire, secondaire, supérieure et professionnel ont pris des actes forts ces derniers mois. L’on peut ajouter le lancement du projet LIRE financé à plus de 75 milliards de Fcfa avec pour objectif d’améliorer les conditions d’apprentissage et la qualité des enseignements.

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Son discours fort (lors de son investiture) de lutte contre la corruption, l’impunité face à laquelle il a promis être « implacable » sème toujours la panique dans les coeurs au sein de l’administration publique parfois séduite par des actes non éthiques. Mais, chaque conscience sait qu’on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs. Raison pour laquelle il est aussi attendu sur des dossiers brûlants comme celui du détournement de fonds au sein du ministère de la Défense. L’audit révèle la perte de 76 milliards de Fcfa  destiné à équiper l’armée. L’opinion attend également le Président sur ce dossier qui pourra définitivement crédibiliser sa vision de remettre le pays sur les rails.

 

Guevanis DOH

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