L’Association islamique montre au créneau pour attirer l’attention des familles sur le taux trop élevé du divorce au Niger.
3088 cas de divorce prononcé par les oulémas cette année sans compter les autres qui se sont déroulés sans bruit ou devant les tribunaux.
« Cette année, nous avons enregistré un taux très élevé de divorce, » déplore Youssou Mounkaila, Secrétaire général de l’association islamique.
A l’instar de cette dame citée plus haut, les causes de divorce sont multiples.
« Je suis là pour demander le divorce car mon mari, en plus du fait qu’il ne me nourrit pas bien, me frappe. Il m’a aussi demandé de rembourser la dot, malgré le fait que j’ai un enfant avec lui,» s’insurge cette dame qui s’est confiée à l’Agence nigérienne de presse tout en ajoutant ne plus retourner dans son foyer même si elle sait que le divorce n’est pas religieusement bon.
Raisons du divorce
Le mensonge érigé en règle chez les futurs mariés, le manque de patience, de respect mutuel, de complicité, de tolérance, les violences conjugales sont autant de raisons données par le SG de l’association islamique et qui justifient le divorce au Niger.
« Pour la plupart des mariages de nos jours, les hommes font semblant d’avoir des moyens dont ils ne disposent pas, parfois même, s’endetter pour gagner la confiance de la fille qui, si elle arrive à le découvrir après le mariage, finit par demander le divorce car la majorité des mariages de nos jours sont faits de façon matérialiste. »
A cela s’ajoute le problème de stérilité, « Parfois, c’est une fois le mariage fait que l’un des conjoints découvre que l’autre n’est pas fertile ou qu’ils sont, tout simplement, incompatibles de reproduire, par conséquent, le divorce intervient, » déplore Youssou Mounkaila avant d’émettre le vœu pour les jeunes couples de s’unir pour diminuer le taux de divorce « mais surtout de réduire les gaspillages que l’on constate lors de l’organisation des mariages qui constitue une autre cause de divorce.»
Conseils contre le divorce
Toujours en guise de conseils, M. Moukaila laisse entendre que le mariage va au-delà de ce que pensent les gens comme étant une union entre deux personnes. «Non, à part l’aspect religieux, le mariage c’est aussi l’union de deux familles à savoir celle du mari et celle de la femme. Pour que cette union puisse réussir, il y a des étapes à suivre conformément aux règles de la religion, faute de quoi les problèmes suivront, pouvant même engendrer le divorce. » Avant de dire clairement que le divorce « dérange beaucoup notre société, de nos jours, plus particulièrement, la communauté musulmane.»
Procédure de divorce
L’association islamique a tenu à préciser que sa procédure reste toujours fidèle aux prescriptions de la religion et cela ne promeut en aucun cas le divorce.
« Quand on se marie, on se soumet à Allah, tout en respectant les commandements de l’islam. Une fois que le couple ou l’un des conjoints se présente à nous pour demander le divorce, on les réunit dans la salle d’audience, on en parle et leur accorde un mois pour essayer de trouver une solution. Une fois passé ce temps, et qu’il n y a pas eu de réconciliation, on leur donne encore deux semaines, délai après lequel, on leur donne une autre semaine de plus, mais cette fois-ci la réunion se tient en présence des deux délégations, à savoir celles de l’homme et de la femme, » retrace-t-elle.
Si ces tentatives n’ont toujours pas porté des fruits, l’association prononce le divorce.
Les cas de divorce recensés par l’association ont été de 962 en 2018, 858 en 2019 et 493 en 2020 au Niger.
Lady Samira