Culture, L’interview d’A. Koudou alias Killer, Promoteur du Tremplin des jeunes talents au Niger

Abdourahamane Koudou beaucoup plus connu sous le sobriquet « Killer » n’est plus à présenter dans le monde de la musique au Niger. Ce promoteur culturel, et Manager d’artistes au sein de l'unité Artistique et Culturelle Art Disc Records nous parle d’une activité qu’il promeut depuis 5 ans. Il s’agit du Tremplin des jeunes talents du Niger. Décryptage avec un acteur dévoué de la culture nigérienne.

Agenda Niamey : Bonjour Killer. Vous êtes organisateur du Tremplin des jeunes au CCFN depuis des années. Expliquez nous le concept

Le tremplin des jeunes talents du Niger est en fait un concours de musique organisé effectivement en collaboration avec le CCFN/J.R et à travers lequel, nous essayons de challenger de jeunes pépites prometteuses de la musique urbaine au Niger afin d’en dégager les plus déterminées qui voudraient éventuellement avoir une carrière musicale sur la durée.

Pour ce faire nous détectons par appel à candidatures, des jeunes chanteurs et musiciens résidants à Niamey et ses environs, auxquels nous faisons passer et des auditions et des préliminaires jusqu’en à en sélectionner les meilleurs qui s’affronteront au cours d’une finale.

Les trois premiers qui seront sacrés à l’issue de cette finale jouiront de bons d’enregistrements de chansons et de réalisation de clips vidéos dont Art Disc s’engagent à assurer la promotion.

ANY : La 5ème édition se tiendra le 29 février 2020 au CCFN. Quelle sera la particularité de cette année ?

Je voudrais préciser à ce niveau que la 5ème édition du Tremplin a déjà démarré depuis le 1er Vendredi de Novembre 2019 et se poursuivra jusqu’à la finale qui aura lieu le 21 juin 2020 à l’occasion de la fête de la musique.

Ceci dit, le concert événement du 29 Février est en fait un concert découverte des lauréats des 4 premières éditions du Tremplin que nous n’avons jamais eu l’opportunité de regrouper sur une même scène. Ce concert vise donc comme je l’ai dit tantôt à leur permettre une grande exposition scénique à travers une prestation musicale en live.

ANY : Justement parlant des anciens lauréats de ce Tremplin, que sont-ils devenus ?

Il faut rappeler à ce niveau qu’il y a eu 12 lauréats de la 1ère à la 4ème édition.

À l’heure actuelle deux lauréats à savoir Fiac Sy et Ali Master tournent à travers toute l’Afrique et l’Europe sur des scènes de festival.

Les autres lauréats tels que : M’zi le slameur, Kad Well, Bad Girl, NJP, Fred Lion sont lentement en train de faire leur bout de chemin sur le plan local

Quant aux lauréats (Big Abdel, Soum gakassiney, Chocolate) de l’an dernier leurs productions sont déjà faites et seront lancées dans le cadre de la promotion du concert des lauréats du 29 février.

Que faire, que voir, que visiter ce mercredi 15/01/2020 à Niamey ?

ANY : Pourquoi selon vous la musique nigérienne peine à s’exporter à l’international ?

Selon moi, trois réalités justifient cela. Tout d’abord, le caractère métier de la musique au Niger pose problème. Souvent, les artistes eux mêmes semblent ne pas accorder vraiment toute son importance à la musique comme activité pleine et génératrice de revenus et qu’il faut ériger en business et industrialiser.

Ensuite, le manque d’investissement des majors au Niger. Je cite comme exemple des pays limitrophes comme le Bénin, le Tchad et le Burkina qui en principe ont la eu même évolution musicale que nous au début des indépendances… Ces pays ont eu l’opportunité avec le temps d’être accompagné par des compagnies puissantes comme à présent Sony ou Universal…ce qui n’est pas encore le cas chez nous bien que ces majors aient l’habitude de passer à Niamey pour promouvoir leurs artistes;

Enfin, je vais énumérer le manque de mécène: Tous les pays ayant pu émerger musicalement parlant, ont bénéficié de gros apports de personnes physiques ou morales qui appuyaient leurs productions et les ont porté jusqu’à un certain niveau. Chez nous le mécénat tarde encore à être compris et appliqué.

Interview réalisée par Abdoulaye Ali

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