Diop, ancien migrant irrégulier « J’ai failli mourir en voulant rejoindre l’Europe »

La migration irrégulière est un défi majeur pour les pays africains et surtout les familles qui payent le lourd tribu en voyant leurs enfants risquer leur vie à la quête d’un lendemain meilleur. Dans cette interview, M. Diop raconte comment il a failli mourir en voulant rejoindre l’Europe.

Diop est un sénégalais aux portes de la quarantaine. Il a passé 10 ans en Espagne. Cependant, il a été rapatrié de force dans son pays en 2016 lorsque le Sénégal et l’Espagne ont signé un accord pour le rapatriement de migrants en situation irrégulière.

Une fois au pays, Diop a décidé de rejoindre l’Espagne où vit sa femme de nationalité espagnole et ses enfants. Cette volonté de rejoindre sa famille l’a motivé à migrer de manière irrégulière en passant par le Niger, ensuite la Libye.

« J’ai payé 750.000 Fcfa à un passeur pour la traversée de la méditerannée. Le jour du voyage, nous étions très nombreux dans le bateau. »

Le bateau chavire en mer et sur les 114 migrants, Diop faisait partie des 14 survivants. « On voyait en face de nous un bateau humanitaire, vers lequel on lançait un signe de détresse mais malheureusement ce bateau refusait de nous secourir.»

Sans doute que ces migrants ne savaient pas que depuis 2018, les navires humanitaires sont interdits de porter secours aux bateaux des migrants dans la mer.

Secourus par les gardes-côtes libyennes, les 14 migrants ont été placés en détention comme c’est le cas pour tous les migrants interceptés en mer en Libye.

Il passe environ un an en détention et réussit à se sauver le 03 juillet 2019 lors de la frappe aérienne qui a touché le camp des migrants de Tajoura à Tripoli.

Malgré cette situation, Diop trouve refuge en Algérie dans l’espoir de rejoindre l’Espagne. N’eûent été les rafles policières inopinées dans ce pays maghrébin, Diop ne demandera pas à l’OIM au Niger un retour volontaire.

Quelques minutes avant son rapatriement, il nous a confié qu’il s’agit « du pire moment de ma vie, j’ai failli mourir en voulant rejoindre l’Europe parce que je n’avais pas des papiers. Je retourne maintenant dans mon pays mais dans l’espoir de partir un jour en Europe par la voie légale. »

Sekhmet B.

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