AGENDANIAMEY.COM : Vous êtes au Niger pour une mission concernant la gouvernance locale ouverte pour le compte d’Africtivistes. Tout d’abord, expliquez pour notre audience, ce que c’est qu’une gouvernance locale ouverte ?
Fatima Ndiour : La gouvernance locale ouverte est un projet d’accompagnement et d’assistance basé sur une politique de transparence, de collaboration, de participation citoyenne et de redevabilité par le biais du numérique. Un pas moderne et adaptable aux systèmes communaux pour une gestion inclusive. C’est à dire une gestion incluant les populations et les organisations des sociétés civiles pour une homogénéisation dans les prises de décision qui seront favorables à tous. Nous sommes 07 volontaires déployés dans 07 mairies africaines.
ANY : Alors vous, vous êtes affectée à la mairie de Dankassari (près de 400 km de Niamey) au Niger depuis deux mois déjà. Comment avance la mission ?
Pour une première phase en ligne d’une durée de 03 mois, j’avais déjà constaté bon nombre de barrières : économique, sociale et même politique. J’ai dû m’adapter en attendant de rejoindre le terrain pour 03 autres mois afin de pouvoir mettre le doigt sur les besoins identifiés auparavant et en rajouter de nouveaux. Il est question de remonter la pente en installant un programme d’éducation digitale/numérique. Une mise à niveau était nécessaire pour la réussite de la mission. Ce fût un défi pour moi, mais la rencontre des personnalités politiques soutenant la même cause m’a facilité la tâche. Nous avançons ensemble pour cette révolution numérique.
Ma mission consiste à accompagner la mairie dans sa politique de gestion. Il s’agit de créer des cadres de concertation afin que la population et les organisations de la Société Civile soient impliquées dans les affaires de la Cité d’où les principes fondamentaux du Log : transparence, collaboration, participative citoyenne et redevabilité. Cette dernière est la politique de reddition de comptes aux populations. Et pour faciliter ces relations, il nous fallait créer une vitrine pour les exposer. Ma mission aussi est de créer une identité numérique pour la commune. D’où la construction d’un site web, de pages sur les réseaux sociaux pour ouvrir Dankassari au monde.
La mairie avait notifié le besoin de formation en communication et d’utilisation des outils, nous y travaillons ensemble avec des sessions journalières. Et vu le gap numérique qu’il y a, les sessions ne se sont pas limitées au personnel administratif de la mairie. Nous ont rejoint, le corps enseignant ainsi que les jeunes du village.
ANY : Une dernière question, quel est l’impact d’une gouvernance locale ouverte sur une collectivité territoriale par exemple ?
L’impact d’un tel programme facilite l’ouverture au monde (pour les mairies africaines, ndlr) et les rapports entre les politiques et les populations. C’est une nouvelle forme de gestion qui épouse la globalisation.
Pour citer Cheikh Fall, President de AfricTivistes : « Si de jeunes Africains grandissent dans un environnement de gouvernance locale ouverte, à leur maturité citoyenne, ils auront une relation différente avec l’administration publique et avec la démocratie. »
Donc imprégner les jeunes, associer les populations et la société civile dans les affaires de la cité est un pas pour la stabilité socio- politique et économique de la commune.
Interview réalisée par Abdoulaye Ali