Ibrahim Yacouba, nouveau ministre d’Etat, ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables.
La nomination du leader du MPN (Mouvement patriotique du Niger) intervient juste après que son parti politique ait quitté l’opposition pour rejoindre la majorité présidentielle.
Ce portefeuille était géré par Sani Issoufou (dit Abba), le fils de l’ancien Président Mahamadou Issoufou qui conserve toutefois le stratégique portefeuille du Pétrole.
La versatilité politique d’Ibrahim Yacouba est un secret de polichinelle dans le paysage politique Nigérien. Ancien membre du parti PNDS au pouvoir, il a été exclu en 2015 après avoir été accusé de fomenter un coup visant à «faire main basse sur les structures du parti».
C’est alors qu’il avait créé son propre parti et récolté 4,43% des suffrages exprimés au premier tour de la Présidentielle de 2016.
Pour avoir appelé à voter pour Mahamadou Issoufou au second tour, Il était donc devenu directeur de cabinet adjoint du Président avant d’être nommé ministre des Affaires étrangères. Il a été limogé de ce poste en 2018.
A la Présidentielle de 2021, Ibrahim Yacoubou a fortement milité aux côtés de l’opposition et s’est en sorti avec 5,38% des voix au premier tour. Il avait appelé ses militants à voter l’opposant Mahamane Ousmane battu par Mohamed Bazoum.
Avec 6 élus au Parlement et pour avoir quitté l’opposition, le MPN rentre dans le gouvernement.
A part Ibrahim Yacoubou, son proche collaborateur et compagnon de lutte Mahamadou Laoualy Dan Dano est aussi nommé ministre de la Communication chargé des relations avec les institutions après l’emprisonnement de son prédécesseur pour un présumé « détournement de fonds publics».
Il est important de noter que ce premier remaniement ministériel de l’ère Bazoum ne bouscule en rien la gestion du pouvoir par son parti, le PNDS. Les postes clés (Défense, Intérieur, Pétrole, Affaires étrangères, Finances) restent la chasse gardée du parti aux couleurs rose.
Lady Samira