L’Algérie se positionne en médiateur entre le Mali et la CEDEAO.
Dans un communiqué publié hier, l’Algérie a tout d’abord rappelé que c’est à Alger que l’accord de paix (toujours non respecté) entre les autorités maliennes et les groupes djihadistes a été signé.
« En sa double qualité de chef de file de la Médiation internationale et Président du Comité de suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, et à titre également de pays voisin partageant une longue frontière terrestre ainsi qu’une longue histoire de bon voisinage et fraternité avec le Mali, et à l’occasion de ses interactions récentes avec les autorités maliennes, tout en mettant en garde contre les conséquences politiques, sécuritaires et économiques que peut avoir toute transition longue telle que celle envisagée par la partie malienne, l’Algérie a plaidé pour un dialogue serein et réaliste avec la CEDEAO en vue de parvenir à un plan de sortie de crise qui tienne compte des exigences internationales et des aspirations légitimes du peuple malien, ainsi que des facteurs endogènes liés aux dynamiques nationales maliennes, » contextualise le communiqué de la Présidence.
« C’est dans cet esprit que le Président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a, dans l’audience qu’il a accordée le 6 janvier courant à une délégation malienne de haut niveau, insisté sur la nécessité pour les autorités de la transition du Mali de s’engager à faire de l’année 2022 celle de l’instauration d’un ordre constitutionnel malien rassembleur et consensuel ayant pour objectif de consacrer les acquis et les préconisations de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, » précise le communiqué.
Solution transition de 12 à 16 mois
Connaissant bien l’enjeu du problème « Mali » dans la région, l’Algérie propose une transition de moins de deux ans pour remettre le pays sur les rails. « Le Président Abdelmadjid Tebboune qui a fait valoir l’exigence d’une approche inclusive répondant à la complexité des problèmes structurels et conjoncturels et aux défis que le Mali doit relever, y compris dans la lutte contre le terrorisme, a estimé raisonnable et justifiable une période de transition d’une durée ferme de douze (12) à seize (16) mois. »
L’Algérie rappelle son soutien quant à l’unité et l’intégrité territoriale de la République du Mali dont le nord est pratiquement aux mains des groupes terroristes. Mais, il demande de la part des dirigeants de la transition une attitude responsable et constructive.
« Devant les risques graves et les épreuves que portent en elle la panoplie de sanctions massives annoncées par le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO ce 9 janvier à Accra, ainsi que les contre-mesures annoncées par le gouvernement de la République du Mali, l’Algérie appelle toutes les parties à la retenue et au réengagement dans le dialogue en vue d’éviter à la région un engrenage de la tension et une exacerbation de la crise.»
Lady Samira