Les 8 anciens dignitaires du Rwanda durant le génocide de 1994 reçus en exil à Niamey en novembre seront reconduits à Arusha en Tanzanie.
Reçus à Niamey en novembre après avoir purgé leur peine comme accusés d’avoir joué un rôle dans le triste génocide rwandais de 1994, le mécanisme du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) décide de reconduire ces anciennes autorités à Arusha en Tanzanie (siège du Tribunal de l’ONU où ils avaient purgé leur peine).
En novembre dernier, le Niger avait accepté d’accueillir ces anciens ministres et ex-officiers supérieurs du Rwanda. Certains d’entre eux attendaient depuis plus de 15 ans de trouver un exil en Belgique, en France, au Canada ou encore au Danemark où se trouvent une partie de leurs familles, mais sans succès.
Sauf que nouvellement installés à la suite d’un accord avec les Nations Unies, Niamey recule et adresse une ordonnance d’expulsion aux exilés pour « des raisons diplomatiques », justifie la note ; le Rwanda ayant visiblement fait comprendre au Niger son désaccord pour cette hospitalité, préférant le renvoi de ces autorités au Rwanda. Une option à laquelle les 8 anciens dignitaires s’opposent. En effet, le Rwanda n’a jamais reconnu l’instance judiciaire onusienne (le TPIR) ayant jugé ces anciennes autorités. Pour Kigali, ce sont les Rwandais qui savent ce qu’il s’est passé durant le génocide et ce n’est pas aux étrangers de juger ce triste événement.
Le juge du TPIR accuse donc le Niger de « violation flagrante » de l’accord ayant conduit à leur accueil et parle d’une possible violation des droits des huit hommes. Pour le TPIR, le renvoi de ces anciennes autorités au Rwanda ne pourra se faire sans leur consentement ou sans les avoir entendus.
Par conséquent, le TPIR demande le renvoi de ces autorités à Arusha, siège du tribunal onusien.
Pour l’heure, aucune date n’est fixée pour le retour des huit anciennes autorités vers Arusha.
Parmi les 8 anciennes autorités jugées en 2011, 4 ont purgé leur peine. Parmi ces 4, deux anciens ministres et l’ancien patron du renseignement militaire. Les 4 autres dont un frère d’Agathe Habyarimana, l’ex Première Dame étaient acquittés par le TPIR. Le génocide rwandais avait coûté la vie à près de 800.000 Tutsis et Hutus entre avril et juin 1994.
Abdoulaye Ali