Mona, Imane et Amel, trois étudiantes strasbourgeoises expriment leur colère contre le climat islamophobe grandissant en France.
Elles appellent à un sursaut de tous contre les amendements aux relents racistes et islamophobes de la loi « séparatisme » adoptée par le Sénat le 12 avril dernier en France.
Cette loi qui suit son processus législatif et dont le texte doit encore être réexaminé en deuxième lecture par l’Assemblée nationale, prévoit entre autres l’interdiction des drapeaux non français ou non européens au mariage, l’interdiction du port du voile pour les accompagnatrices de sorties scolaires, la dissolution des associations qui organisent des réunions en non-mixité…
Aussitôt, les trois étudiantes ont obtenu le soutien de nombreuses influenceuses, mannequins, ou entrepreneuses qui ont repris le hashtag : « Nous avons décidé à notre tour de traduire le hashtag #PasToucheÀMonHijab pour atteindre la communauté francophone car c’est aussi et surtout notre cause.»
C’est aussi «montrer notre exaspération, l’expression est plus familière, plus éloquente : “C’est notre choix donc pas touche!” »
« Il y a cette obsession de la femme musulmane et même de la femme en général, ce besoin incessant de dicter des normes qu’elle devrait respecter, et on dit stop à cela,» a affirmé Imane dans une interview accordée au site « Madmoizelle ».
Si la réponse est d’abord venue de l’étranger pour alerter sur la situation en France, ce n’est pas un hasard. Peu importe, les trois étudiantes sont déterminées à aller jusqu’au bout, dans ce combat pour le respect de leurs droits fondamentaux.
Sur le compte Instagram « Voix.le », les demoiselles expliquent que leur mobilisation concerne tout le monde et pas seulement les femmes qui, comme elles, portent le voile. Elles veulent que chacun soit libre de ses choix.
« Les seules personnes qui se pensent légitimes de parler à notre place sont des hommes blancs en costume cravate qui ne nous prennent pas en compte voire qui nous infantilisent, adoptant une attitude patriarcale : “Ça tu peux, ça tu peux pas, mais tu sais, c’est pour ton bien.” C’est eux qui nous oppressent. »
Assion HOUESSOU