La ministre des mines Ousseini Hadizatou Yacouba se prononce sur le nouveau drame intervenu sur le site d’orpaillage de Dan Issa malgré la fermeture du site.
Dans une interview accordée aux confrères du journal « Le Sahel », elle décline la vision du gouvernement pour ce site minier. « Même si le potentiel aurifère est prouvé sur le site de Dan Issa, il serait plus profitable pour la région de Maradi d’avoir une mine industrielle que d’avoir des tels trous là où c’est interdit.»
Mme Ousseini Yacouba ajoute qu’un sous sol riche en minerais devient une propriété de l’Etat selon les dispositions de la Constitution. Pour cela, « s’il y aura une exploitation aurifère là-bas, ce sera par une industrie, dans deux ans ou cinq ans, et non pas par de l’orpaillage.»
Concernant la question de savoir celui qui a donné les autorisations pour l’exploitation artisanale de cette zone de la commune rurale de Dan Issa, la ministre des mines a pointé un doigt accusateur sur le maire de ladite commune. « Nos techniciens sur le terrain ont dit qu’ils n’ont jamais donné cette autorisation parce que, pour qu’il y ait une autorisation, il faut qu’elle émane du niveau central. Le 3 octobre dernier, le directeur régional des Mines a écrit au maire de la commune de Dan Issa pour lui demander d’arrêter les activités qu’il est en train de faire, parce qu’il outrepasse sa fonction,» lit-on dans l’interview. La conséquence est que l’on se retrouve avec des milliers des trous béants, devenus dangereux pour les personnes et pour le bétail dans la zone.
Les exploitants continuent d’opérer sur le site pourtant fermé par une décision prise en conseil des ministres. La preuve était le décès de 7 personnes le 31 janvier dernier suite à l’effondrement d’un puits. Sur le sujet, la ministre des mines informe qu’un travail de sensibilisation et de communication se fait sur le terrain. « Nous avons envoyé nos techniciens à la rencontre des acteurs et leaders locaux pour leur expliquer les règles de l’exploitation minière, afin d’avoir leur adhésion et faire d’eux des garants du respect de la décision du Conseil des Ministres. J’ai tenu à être présente à l’atelier, avec le gouverneur de la région et les responsables des FDS. Nous avons rencontré les élus locaux, les députés, et toutes les forces. Et, nous ne pouvons pas comprendre cette connivence entre ces acteurs et les opérateurs sur le terrain,» a-t-elle regretté.
Les conséquences de ces fausses notes sont désastreuses. « Autour du site, il y a même des personnes qui ont abandonné leurs maisons parce qu’ils ont des trous dessous et tout autour. Nous avons même trouvé des murs qui sont tombés. L’endroit est inhabitable actuellement. Les animaux ne peuvent pas non plus passer. L’espace est incultivable. Et pour vous dire l’ampleur de la situation, le site d’extraction est de 68 hectares. Le site de traitement, qu’ils ont créé à part, à 5km du site d’extraction, c’est 88 hectares,» a-t-elle avisé.
« Après la fermeture, il y a eu des malins esprits qui ont créé aussi un autre site de traitement, à côté d’une mare. Là, il a fallu que l’association des éleveurs aille se plaindre au gouvernorat pour qu’on puisse être au courant. Les éleveurs savent que c’est un danger pour eux et leurs animaux. C’est aussi un danger pour toute la population d’avoir une mare affectée par des produits chimiques. C’est de cela que l’Etat se soucie. »
Ousseini Hadizatou Yacouba informe que le gouvernement a engagé le génie militaire pour remblayer tous les trous creusés sur le site. « Mieux, il a été demandé à toutes les autorités de punir tous les récalcitrants. Toute personne qui est donc associée à désobéir, va sentir la rigueur de la loi. Au niveau du ministère, nous sommes engagés à le faire.»
« Figurez-vous que ce sont des messages véhiculés par WhatsApp qui favorisent cette situation. Il suffit de dire que le maire va ouvrir le site à telle date et là il y a une affluence et la sécurité est débordée. C’est là tout le problème que nous avons. Ces malins esprits qui font des messages pour la ruée vers l’or. C’est en Conseil des Ministres qu’on a pris la décision de fermer le site, s’il y a ouverture c’est au Conseil des Ministres de l’annoncer,» a-t-elle conclu.
Lady Samira