« Vous savez quel était problème entre le Président Issoufou et Alpha Condé ? C’est qu’il ait voulu céder le pouvoir.»
C’est le Président Mohamed Bazoum qui a fait cette déclaration hier à l’occasion de son interview accordée à la presse africaine après un an aux commandes du Niger.
L’ancien ministre de l’Intérieur se prononçait en effet sur les changements constitutionnels tous azimuts qui ont cours sur le continent ; certains ayant provoqué des coups d’État. Et pour montrer que la diplomatie Nigérienne se démarque du tripatouillage des Constitutions pour se maintenir au pouvoir, il a livré l’ancien Président Alpha Condé.
Une sortie qui vient éclaircir davantage à l’opinion publique les propos tenus en mai 2021 par l’ancien Président Issoufou Mahamadou.
Au lendemain de la prise du pouvoir par Mohamed Bazoum, l’ancien Président a dit dans une interview à un média français que « des chefs d’Etat m’ont conseillé de rester(…),» avant d’ajouter qu’il n’a pas cédé parce que « L’Afrique n’a pas besoin d’homme providentiel.»
Mahamadou Issoufou « Des chefs d’Etats m’ont conseillé de briguer un 3è mandat»
Dans son interview d’hier, le président Nigérien a ajouté que le Niger est contre le troisième mandat. « Et nous sommes en train de changer le protocole de la Cedeao relatif à la démocratie, à la bonne gouvernance et aux élections pour que nous prévoyions des dispositions qui font des changements constitutionnels, pour envisager des mandats indus comme une entreprise de subversions sur les institutions de l’État, exactement comme un coup d’État.»
Sur la question des journalistes si cette mesure devra aussi s’appliquer en Côte d’ivoire par exemple où le Président rempile son troisième mandat, Mohamed Bazoum a répondu. « Oui, s’il venait à l’esprit au Président Alassane Ouattara (en 2025, ndlr), il tombera certainement sous le coup des nouvelles dispositions que nous mettrons dans le prochain protocole et ça vaudra pour moi aussi ou pour quiconque.»
Sauf que le numéro 1 Nigérien n’a pas dit quand le protocole de la Cedeao relatif à la démocratie, à la bonne gouvernance et aux élections sera changé.
Pour information, après avoir changé la Constitution et rempilé pour un troisième mandat en 2020, Alpha Condé a été déchu par un coup d’État militaire. Le pays est dirigé depuis lors par le Colonel Mamadi Doumbouya.
Abdoulaye Ali