Wasswong, Wassika P., MDM Crew, ZM, Arsenic girls… Ballet de « Yo-Yo » aux nuits du Hip Hop

Si les applaudissements et émotions vives étaient du feu, le théâtre en plein air du CCFN de Niamey allait connaître un incendie samedi dernier. Les humeurs nostalgiques ont atteint leur paroxysme dans cet espace public plein à craquer samedi pour célébrer le hip hop qui a connu son envol au Niger depuis les années 90. Reportage.

Le concert mythique regroupant sur scène les artistes hip hop de la « Old et New School » a été une très belle réussite !

Prévu pour démarrer à 21 heures, les longues files pour accéder au CCFN se sont faites sentir déjà vers 19 heures… preuve que le public ne s’est pas fait prier pour célébrer ce moment unique du « Yo-Yo ». Pour certains, c’est la nostalgie de revoir les anciens qui ont bercé leur adolescence par du rap pur et dur. Pour les jeunes des années 2000, c’est l’occasion de connaître les anciens et de comparer leur « flow et styles » aux artistes rappeurs de la nouvelle génération.

Le théâtre en plein air où le mouvement hip hop a commencé au Niger est donc plein à craquer bien avant le début du concert.

Aux manettes, l’un des plus fous des animateurs du « rap game », Don D soutenu par d’autres compères ont animé avec passion cette soirée en jumelant le passage des artistes, anciens comme nouveau sur scène.

L’artiste « Hi Man » a démarré les hostilités suivies du jeune Mirrador dont les punchs n’ont pas laissé indifférents le public surexcité en totale communion avec l’artiste.

Le public a beaucoup plus vibré pour le passage sur scène de plusieurs artistes de la « old school » forcément pour la nostalgie que leur passage rappelle et surtout leur état de performance artistique plusieurs décennies après. D’autant plus que certains anciens artistes ayant laissé le métier se sont essoufflés sur scène ; d’autres ont pris du poids mais ont gardé leur « flow » d’antan. El Gritho, Do Master, le groupe Matassa avec pheno B, Peto, le groupe « Kai Dan Gaskia » sans oublier le groupe de rap ayant sorti le 1er album rap Nigérien « Alkalkaney » (le 07 mars 2001) ont rendu le public déjà surexcité… fou de rage.

Qui pour scander les paroles fortes en rappant, qui pour reprendre les mélodies, le groupe Guillotine, Lil Saine, Arsenic girls ou encore ZM (l’une des rarissimes femmes rappeuses de l’époque) ont pris de l’âge mais ont chauffé le public qui n’a pas hésité à immortaliser ces moments uniques.

Le clou du spectacle était la prestation des deux premiers groupes de rap au Niger qui se sont fusionnés. Il s’agit de Wasswong et Wassika Poussy dont certains sont encore en activité…

Pendant plusieurs heures d’horloge, les groupes de rap se sont succédés et l’on a constaté une bonne continuité du rap Nigérien puisque le public a gardé la même énergie pour célébrer les rappeurs de la nouvelle génération comme Akeem, Abel Zamani, MDM Crew, etc.

Il faut rappeler que ce concert s’est tenu en marge des nuits du hip hop organisé par un ancien du « rap game » devenu réalisateur, Frederic Pechot. Actuellement à la tête de l’association des rappeurs du Niger, l’ancien du groupe « Wasswong » a réalisé un documentaire « LILWAL » retraçant les débuts, l’évolution du mouvement hip hop au Niger ainsi que son impact sur la société Nigérienne. Le but de ce film projeté vendredi au CCFN en avant-première est de marquer l’emprunte du hip hop au Niger et surtout de trouver des solutions pour redonner à ce style musical ses lettres de noblesse de sorte que les artistes puissent vivre de leur art.

Le concert a été aussi marqué par les rimes secs et bluffant de l’honorable Oumarou Abderhamane (Abder) ou encore le mots d’encouragement du ministre Sékou Adamou en charge de la jeunesse et des Sports.

Des attestations de satisfaction ont été remis à titre posthume aux anciens rappeurs décédés mais ayant marqué le rap Nigérien de leur emprunte à l’instar de Fan Flex, etc.

Des artistes comme Sai Koloko ou encore l’arrangeur Mister Flow dont le studio a arrangé la plupart des sons dans le temps ont aussi reçu leurs attestations.

Pour les amoureux du zouk, Idi Sarki a filé de très bonnes vibes au public et a même réussi a faire descendre sur scène Princesse Tyffa danser en « amoureux » avec son partenaire de danse.

Les artistes comme Danny Lee, Lawaouan Aboubabacar, promoteur du festival Wassa’n Africa en France ont appelé par vidéo pour rendre hommage et soutenir ce moment historique et unique.

Démarré très fort, le public a montré sa satisfaction pour ce moment unique en émotions jusqu’au delà de minuit.

Le ministre de la Jeunesse a montré son satisfecit à la fin du concert et a tenu à féliciter le réalisateur Frederic Pechot pour ce travail immense financé sur fonds propres et qui lui a pris plusieurs années. Dans une interview qu’il nous a accordé avant l’événement, l’initiateur a confié que ce travail est réalisé dans le but de professionnaliser le hip hop Nigérien.

 Abdoulaye Ali

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