Coup de gueule, Le Niger endeuillé à nouveau, mais jusqu’à quand pour prendre conscience ?

A peine le deuil national décrété pour les 69 civils tombés à Banibangou tirait à sa fin que le Niger pleure à nouveau ses fils et filles fauchés par un terrible incendie alors que leurs parents nourrissaient une seule ambition : les éduquer pour un lendemain meilleur. Dans la même région, 18 personnes ont péri hier dans un effondrement d’une mine d’or. Les pertes humaines ne nous font-ils rien ? Combien d’hectolitres de sang doit-il encore couler pour enfin prendre conscience ?

Ces derniers jours sont sombres… très sombres pour le Niger. La semaine passée, tout le pays été endeuillé par les terroristes qui ont tendu un piège mortel aux civils constitués en comité de défense de leur communauté près de Banibangou (proche de la frontière malienne).

Cette prise de risque des civils n’était ni volontiers ni de leur ressort, c’était bel et bien malgré eux… Ils ne cherchaient qu’à vivre en sécurité et pour cela, il fallait combler le vide laissé par l’État. De sorte de ne plus être tués un à un comme des mouches.

Conséquence de l’embuscade, 69 morts dont le maire de la ville qui pour motiver les civils était sur le terrain. Trois jours de deuil ont été décrétés, le Président Mohamed Bazoum en chef d’Etat a pris la route pour Tillabéry afin de rencontrer les populations endeuillées et prendre de nouvelles résolutions.

Alors que le dégoût est encore profond, la région de Maradi prend la relève. Des enfants de l’école AFN (école primaire avec jardin d’enfants), innocents, dans une salle de classe en paillote, oui en paillote… ont péri, surpris par un violent incendie… Bilan, 25 écoliers morts, leurs corps complètement calcinés, difficile même de les reconnaître…

Ces enfants qui faisaient la joie de leurs parents, pour qui les parents nourrissaient de grandes ambitions, ces futurs dirigeants qui allaient aider le Niger à tenir debout et rivaliser au concert des nations se retrouvent ce matin à leur dernière demeure avant même de commencer la vie… A qui la faute ? Quelque soit la croyance des uns et des autres, Dieu a donné le libre arbitre à chaque humain afin de discerner le bien du mal. La faute est sans doute pas à Dieu.

A qui la faute ? Aux dirigeants, à la classe politique toute entière qui depuis 1960, a posé des actes, a pris des décisions, fait des choix sans doute discutables et qui justifient ce chaos aujourd’hui.

Gouverner, c’est prévoir et il est trop facile d’accuser un quelconque Président actuel même s’il a aussi sa part de responsabilité.

Au début de cette année, plusieurs écoles à Niamey ont été brûlées, des enfants ont perdu la vie, des familles ont été endeuillées et le Niger a sans doute perdu des leaders, des futurs génies de l’informatique, des futurs grands agriculteurs, éleveurs, des futurs ingénieurs dans ces horribles incendies… Qu’a fait l’État ? Quelle mesure l’État a-t-il pris pour que cela ne se produise plus jamais ? On remet tout entre les mains d’Allah… et on n’agit pas… en attendant que d’autres meurent encore puis encore… forcément on fera d’autres enfants et le même cycle continuera. Mais jusqu’à quand ? Quelle empreinte laissons-nous sur cette terre ?

Ce qu’il se passe est facilement évitable, l’État en a la capacité. Il est très contradictoire de promouvoir l’éducation pour tous, la scolarisation de la jeune fille sans que les écoliers ne soient en sécurité.

Gouvernement, Députés, société civile, acteurs à chaque niveau selon les rangs et statuts différents, que faites-vous davantage ? Ou bien, devons-nous nous préparer à d’autres morts de la manière la plus lâche possible ?

Les familles froissées par le terrorisme s’agrandissent au jour le jour, mais on a le courage de détourner des milliards destinés à combattre le même fléau dans un tel pays attaqué à au moins 3 de ses frontières. Et on n’arrive pas à trouver les coupables ? C’est que nous sommes tous coupables et que nous méritons ce qui nous arrive !

Et avec l’argent détourné, on remercie Dieu d’être béni ?

Les mêmes personnes crient aussi à bas le terrorisme, mais lorsque nous avons l’occasion d’en finir, qu’avons-nous fait ? Dieu nous a t-il poussé à détourner l’argent du contribuable ? Certainement pas, bon sang ! Quelle empreinte laissons-nous dans cette vie éphémère sur terre ?

En attendant, on adressera des prières pour la paix des mémoires de ces innocents, des 18 morts dans l’effondrement d’une mine d’or… en attendant que d’autres morts s’y ajoutent dans les mêmes conditions. Ce qui arrivera certainement puisqu’on ne fait rien pour que cela ne se reproduise. On sème le vent et on s’étonne de récolter la tempête ? Nous sommes tous hypocrites et responsables.

 

Lady Samira

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