C’était une avant-première réussie pour la réalisatrice de la série « Une saison au Niger » et son équipe. Les deux premiers épisodes de la série ont été projetés à un public restreint en attendant la sortie officielle.
« Une saison au Niger » raconte le défi auquel sont confrontés les jeunes Nigériens à cause l’intolérance religieuse. Djingo un non musulman tombé amoureux de Natou, une chrétienne, étaient contraints de vivre leur amour en cachette pour éviter les problèmes avec leurs parents. La série raconte comment l’intolérance religieuse a toujours la peau dure dans notre société. Elle touche du doigt aussi la polygamie, le défi de la migration irrégulière avec son lot de conséquences avec une attention portée sur la consommation de la chicha jusque dans les écoles par les jeunes. « Une saison au Niger », c’est le Niger raconté avec ses multiples charmes, mais aussi ses réalités et surtout la manière dont la jeunesse actuelle se modernise en négligeant parfois les valeurs léguées par la génération précédente.
La projection a été emprunt d’émotions, des fous rires, des applaudissements, de la curiosité et a suscité d’ailleurs de brèves discussions durant la projection. Pour le ministre de la Renaissance culturelle, des Arts et de la Modernisation sociale, Assoumana Mallam Issa, « je crois que je n’ai pas eu tort d’avoir eu confiance en vous. Je suis agréablement surpris par le film. Vous avez ressorti une carence de notre société, celle de croire que la religion interdit le mariage inter-religieux. La religion musulmane l’interdit dans un sens. Un musulman a le droit de se marier à un non musulman et de faire en sorte qu’elle pratique sa religion,» a-t-il laissé entendre avant de donner un exemple. « Ca veut dire que si j’épouse une chrétienne aujourd’hui, je dois l’emmener à l’église. Je peux aller à la mosquée 5 fois par jour jusqu’à vendredi, mais tous les dimanche, je dois l’emmener à l’église et la ramener. Et la religion musulmane l’impose. Beaucoup de gens l’ignorent,» regrette-t-il.
Pour Sarah Promise Omer, une actrice de la série, « ce film, c’est ce qui se passe dans notre quotidien, ce que nous vivons, c’est pour montrer à peu près notre vie ici au Niger. Nous qui avons joué dans la série, sommes grandement émus et vivement le lancement officiel du film.»
Pour le grand public, le film sera projeté ce samedi 06 avril 2019 au CCFN.
Abdoulaye Ali