Mali, Assimi Goita s’assume mais reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO
Le Président de la transition, le Colonel Assimi Goita s’est adressé au peuple malien hier sur la télévision nationale. Droit dans ses bottes, il a tenu un discours clair, apaisé, appelant son peuple à la solidarité et la paix tout en restant ouvert au dialogue avec la CEDEAO… à condition que l’intérêt supérieur du Mali soit la priorité. Voici les mots forts prononcés par l’homme en treillis.
Le Colonel Assimi Goita s’est prononcé hier nuit sur la situation qui prévaut au Mali.
Sur l’ORTM1, le Président de la transition s’est adressé à ses concitoyens et à la CEDEAO. Il a appelé sa population au calme. « Nul besoin de procéder à des incitations à la violence » qui n’a jamais caractérisé le peuple malien, a-t-il dit.
Il dit comprendre les inquiétudes de la population après les sanctions dont il juge certaines « illégitimes, inhumains », mais il rassure que des dispositions sont prises pour tenir face aux défis actuels. Il a aussi rappelé que la victoire s’obtient au prix du combat.
Très calme, détendu avec un choix de ton apaisé, Assimi Goita a montré sa fermeté à l’endroit de la CEDEAO. « La CEDEAO et l’UEMOA se sont assumés, nous en ferons autant, » a-t-il dit.
Avant de regretter la décision qu’il trouve unilatérale. « Nous avons espéré qu’avant le sommet extraordinaire de la CEDEAO, un examen minutieux serait fait du chronogramme soumis et une période serait donnée pour discuter sur notre proposition avant de se prononcer.»
Toutefois, le Mali dit être ouvert au dialogue « avec la CEDEAO pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs de la population malienne et le respect des principes fondamentaux de notre organisation. »
« Notre engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé, n’a jamais failli. Nous appelons la CEDEAO une fois de plus une analyse approfondie de la situation de notre pays en plaçant l’intérêt supérieure de la population malienne au dessus de toute autre considération, » a-t-il ajouté.
Dimanche dernier, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé de suspendre le Mali, de fermer toutes les frontières avec ce pays, de geler leurs avoirs dans les banques jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel. L’instance régionale reproche aux dirigeants de la transition de ne pas respecter le chronogramme de février 2022 donné par la communauté internationale pour de nouvelles élections.
Le Mali réplique après les « fortes » sanctions de la CEDEAO
La transition pense plutôt qu’il faudrait en finir avec l’insécurité qui menace l’intégrité du pays depuis 2012 avant de nouvelles élections. Pour cela, les conclusions des assises nationales ont donné six mois à 5 ans à la transition militaire avant de nouvelles élections.
La Guinée suspendue de la CEDEAO depuis le putsch du colonel Doumbouya affirme son soutien au Mali et garde ses frontières ouverts avec le Mali. L’Algérie a aussi témoigné son soutien au Mali.
Lady Samira