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Malah Abdou, Cinéaste : “Je porte un regard triste sur le cinéma nigérien mais…“

Dans cette interview, nous partons à la découverte d’un jeune talent dans le paysage cinématographique nigérien. Meilleur prix CFI au Festival Forum africain du film documentaire en 2010, Malah Abdou ouvre son cœur et nous fait entrer dans son monde professionnel depuis la Suisse où il vit. Lisez plutôt !

ANY : Bonjour, présentez-vous un peu plus pour nos lecteurs

M.A : Mon nom est Malah Abdou, Technicien audiovisuel/Réalisateur cinéma.

ANY : Racontez-nous vos premiers pas dans le monde du cinéma. Qu’est ce qui a été à l’origine du déclic ?

C’est toujours triste quand j’y pense ! J’ai fait mes premiers pas grâce à Alfred Dogbé, qui nous a quitté, hélas ! J’étais encore animateur à la radio Alternative lorsque j’ai reçu une invitation pour participer à une formation en écriture du « spot publicitaire » et c’était Alfred qui était aussi chargé de cette formation.

J’ai beaucoup échangé avec ce grand homme pendant les temps d’antenne que j’avais avec lui pour parler de la culture.

La même année, je me suis inscrit à une autre formation, en écriture également mais cette fois en réalisation documentaire.

Il faut dire que j’avais beaucoup de chance en étant à Alternative (Alternative Espaces Citoyens, ndlr) qui à été ma maison et qui l’es encore.

Au cœur du groupe Alternative, il y avait beaucoup de choses à faire et j’avais droit à deux ordinateurs, un mac, un pc et aussi l’accès à internet !

Le curieux que j’étais passait son temps à embêter tous les patrons avec pleins de questions et comme ils étaient toujours disposés à nous aider, j’avançais dans mon apprentissage.

Mes premières leçons en montage vidéo ont commencé avec les techniciens qui s’occupaient de la maintenance ensuite avec Arimi Abba qui est le responsable audiovisuel.

Au même endroit, j’ai fait la connaissance de Malam Saguirou, avec qui j’ai beaucoup travaillé et qui est pour moi et ce, jusqu’à cette date, un génie du cinéma documentaire.

ANY : Vous faites au moins dix ans dans le monde de la réalisation. Quels sont les films que vous avez réalisés

J’ai réalisé un premier film « les nouveaux maîtres de scènes » qui parle des jeunes danseurs nigériens, le deuxième sur « Dona Zara » promotrice de Miss Tourisme et le troisième « Gatan Yara », un espoir dans la rue qui parle de centaines d’enfants qui survivent dans la rue de Niamey. Avec ce film j’ai eu le prix CFI au festival Forum africain du film documentaire en 2010. Ce film a aussi connu sa première sélection à l’étranger au festival Cinémas d’Afrique d’Angers en 2011.

J’ai aussi produit des films comme « Play-Boy » de Serge Clément, « L’orphelin » de Kady Koda Omar (qui a reçu un prix au Bénin) et deux films de Edouard Hama Lompo dont « Tirage au sort » et « Guri koyo ».

ANY : Quel regard portez-vous sur le cinéma Nigérien ?

Je ne suis pas content de le dire mais je porte un regard triste sur le cinéma nigérien mais je me réconforte en observant ces jeunes qui se battent à partir de rien et qui arrivent à faire des films et Dieu seul sait comment ?

ANY : Racontez-nous le projet de film sur lequel vous travaillez actuellement. Sa sortie est attendue pour quand ?

Je travaille en ce moment sur « L’odeur du viol » : « Jeune bachelière, Hadiza arrive dans la capitale Niamey pour poursuivre ses études et des rêves plein la tête. Puis le viol, et tout ce qui lui reste c’est désormais « le flair du prédateur, la fragilité́ de la proie… l’odeur du viol n’empêche pas la terre de tourner… et ma société non plus ! ». Ce film aborde un sujet tabou, pour lequel le silence oppressant demeure la règle », un moyen métrage dont la production démarrera en janvier 2019. La sortie de ce film est prévue pour juin 2019 en Suisse.

Merci d’avoir accordé cette interview à agendaniamey.com

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