F. Pechot sur les nuits du Hip Hop : « Comment est ce que le hip hop Nigérien est né ? Qui avaient lancé ce mouvement ?
Réalisateur de cinéma, Frederic Serge Pechot va projeter son nouveau film « LILWAL » à l’occasion des nuits du hip hop les 22 et 23 octobre prochain. Un documentaire qui montre les origines et l’évolution du mouvement hip hop au Niger ainsi que son impact sur la société. Dans cette interview, l’ancien rappeur du groupe « Wasswong » révèle pourquoi il a fait ce travail de mémoire. Il a aussi fait des propositions pour le retour aux affaires du hip hop Nigérien qui faisait la pluie et le beau temps dans la sous région dans les années 2000.
ANY : Qu’est ce qui a motivé le fait de réaliser un film sur le hip hop au Niger ?
Fréderic Pechot : Je voulais réaliser un film documentaire qui puisse apporter un plus au Niger. Un jour après un concert au CCFN, j’ai surpris des jeunes qui parlaient du 1er groupe de rap au Niger. Malheureusement, ils ne le savaient pas et c’est là j’ai compris qu’il y a un travail d’archivage à faire au niveau du mouvement hip hop, de l’histoire du hip hop et qu’il fallait que je prenne cette mission à cœur.
Il y a gens aussi bien devant l’écran, sur la scène et dans l’ombre. Aujourd’hui, on se doit de savoir qui ils sont, on a le devoir de rendre à Cesar ce qui lui appartient.
ANY : Bien ! Détaillez nous les activités qui vont meubler ce grand rendez-vous du hip hop
F.P. : La sortie du film est prévue pour le 22 Octobre. Comment est ce que le hip hop Nigérien est né ? Qui avaient lancé ce mouvement ? Comment ce la s’est passée au début, comment a été son évolution, son impact sur le Niger, ses défis et les solutions pour exporter ce hip hop à l’international.
La projection du 22 octobre au CCFN à 21 heures. Elle sera suivie d’un débat entre les acteurs culturels, les rappeurs eux-mêmes, les artistes, le public et le réalisateur. Le 23 octobre, ce sera un grand concert hip hop « Old et new school », c’est à dire les anciens seront sur scène avec les nouveaux qui tiennent le flambeau aujourd’hui.
Le but est de faciliter cette transmission entre la première génération et celle d’aujourd’hui, les mettre en synergie de sorte que les anciens, même s’ils ne sont plus sur scène, continuent d’accompagner, de conseiller les plus jeunes.
ANY : Croyez-vous en l’avenir du hip hop Nigérien ?
F.P. : Oui, j’y crois et c’est pour cela que j’ai réalisé un film documentaire sur le mouvement et je pense que ce hip hop peut aller beaucoup plus loin qu’il ne l’est actuellement. Je viens d’être nommé Président de l’association Niger Hip hop, il y a de cela un mois. Je crois que je peux aider avec les autres acteurs à apporter le changement et améliorer les choses.
ANY: Que pensez vous du style hip hop que font les jeunes d’aujourd’hui ?
Avec la mondialisation, les choses évoluent et le hip hop aussi se métamorphose. On est obligé de suivre la tendance pour la survie. Toutefois, il faut trouver les moyens de suivre la tendance en gardant son originalité, cette touche Nigérienne est importante à garder.
7- Votre mot de fin
C’est un appel à tous les Nigériens parce que c’est un film de tous les Nigériens, c’est un archive de la culture, les valeurs que transmets ce hip hop, cela fait partie du patrimoine culturel du pays. Tout le monde devrait venir le voir pour revivre les moments forts une génération déjà vécue pour les anciens et pour les jeunes, découvrir ce qui a été déjà fait.
Après la projection à Niamey, nous le projetterons dans toutes les grandes villes du Niger, nous ferons la sous-région et nous toucherons le continent et l’extérieur de l’Afrique.
Ce film avant même sa sortie est programmée au festival « Wassa’n Africa » en juillet 2022 en France. C’est comme cela que nous sommes en discussion avec beaucoup de pays pour sa projection. L’objectif est de le faire découvrir à la diaspora africaine et nigérienne et montrer au monde entier qu’au Niger, il y a un hip hop, on a du talent et beaucoup de choses à montrer.
Interview réalisée par Abdoulaye Ali