Politique

Le porte parole de l’Exécutif réagit après l’annonce de libération de certains terroristes

Le Président de la République Mohamed Bazoum a annoncé vendredi dernier avoir libéré certains terroristes et avoir pris langue avec eux. Cette sortie a créé la tourmente auprès d’une partie de l’opinion, d’aucuns l’accusant de s’immiscer dans un domaine ressortant du judiciaire. Le porte parole du gouvernement a animé un point de presse pour apporter des éclaircissements.

Le Président Mohamed Bazoum a informé vendredi dernier à la conférence des cadres avoir libéré et discuté avec certains terroristes pour un retour à la paix au Niger.

Mohamed Bazoum a dit connaître certains terroristes grâce aux fiches de renseignement. « J’ai donc décidé de les aborder. J’ai cherché les parents biologiques de chacun d’entre eux. Ils sont neuf (9) chefs terroristes à qui j’ai envoyé des émissaires. Je leur ai envoyé des émissaires qu’ils ont rencontré à Birni Kebbi. J’ai parlé avec certains, j’ai reçu d’autres. Je suis en train de leur expliquer que ce qu’ils font n’est pas bien. J’ai libéré d’autres de Koutoukalé dont on m’a conseillé de libérer lors des réunions du Conseil national de sécurité.»

«Je ne désespère pas. Si ça marche c’est bien. Mais je me suis dit que je ne  dois pas laisser nos enfants égarés sans que je tente quelque chose et sans que je leur parle le langage auquel ils doivent pouvoir être sensibles. Je ne ménage aucun moyen.»

Cette sortie a été diversement appréciée au sein de l’opinion, certains l’accusant de s’immiscer dans les affaires de la justice sans aucune procédure, d’autres lui reprochant de négocier avec des terroristes.

Lundi dernier, Tidjani Idrissa Abdoulkadri, ministre de l’Elevage et porte parole du gouvernement a animé un point de presse sur le sujet. Au nom du gouvernement, il informe que les libérations dont parle le Président de la République concernant des « présumés terroristes » détenus depuis 2019 pour la plupart d’entre eux et bien avant pour certains. « Il s’agit de personnes relativement âgées, et qui n’ont été arrêtées ni sur le théâtre des opérations ni en possession d’armes. Ces personnes ont fait l’objet de procédures judiciaires dans le cadre desquelles elles ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt, » a-t-il contextualisé.

« Saisi de leurs cas, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux a fait

procéder aux vérifications nécessaires par le parquet en vue d’examiner au cas par cas la situation personnelle de chacun des mis en cause. En l’occurrence, les émissaires des terroristes originaires du nord de Tillabéry, impliqués dans la médiation, ont soumis une liste assez longue de prévenus dont ils demandaient l’examen des différents dossiers. Cela n’a donc concerné que le cas de la région de Tillabéry,» a-t-il ajouté.

Après traitement de ce dossier, 7 personnes ont été libérées, annonce le porte-parole du gouvernement précisant que « cette libération a respecté toutes les étapes de la procédure judiciaire à savoir l’introduction de demandes de liberté provisoire conformément à l’article 134 du code de procédure pénale.»

« Saisis de ces demandes, les juges d’instruction y ont fait droit à travers des ordonnances de mise en liberté provisoire (les pièces sont disponibles). À ce stade, il convient de noter que six personnes ont bénéficié de liberté provisoire. La septième personne avait quant à elle déjà été renvoyée devant la chambre correctionnelle du pôle antiterroriste et c’est devant cette formation qu’elle a présenté sa demande de liberté provisoire.»

« La demande a été examinée à l’audience du lundi 22 février 2022 et le pôle a décidé d’accéder à la demande présentée. Ce qui porte à sept le nombre de personnes ayant bénéficié de liberté provisoire et dont il convient de préciser qu’elles ont toutes gardé prison pendant au moins trois à quatre ans.»

« C’est donc après tout ce processus que Son Excellence Monsieur le Président de la République, a exprimé le souhait de les rencontrer afin de leur demander de s’impliquer auprès de leurs communautés dans la recherche de la paix et de la réconciliation à travers la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP). Contrairement à l’interprétation littérale des propos du Chef de l’Etat, il n’a jamais été question d’une quelconque immixtion du Président de la République dans le fonctionnement de la Justice.»

Abdoulaye Ali

Agenda Niamey

Sortez plus, vivez mieux ! Tous les bons plans de Niamey (Niger) sont sur agendaniamey le premier portail web culturel agenda de Niger. La référence pour l'actualité culturelle

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page