Sécurité

La conséquence du départ de Barkhane et Takuba au Mali sur le Niger

Le départ des forces militaires Barkhane (Françaises) et Takuba (européennes) du Mali est officiellement acté. En attendant que cela soit effectif dans les prochains mois, le ministre Nigérien des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou pense que ce départ va accroître la pression sécuritaire sur une frontière que partage les deux pays.

Pour le ministre Nigérien des Affaires étrangères Hassoumi Massaoudou, le départ des forces militaires Barkhane (Françaises) et Takuba (européennes) aura une lourde conséquence sur le Niger.

Dans une interview accordée vendredi dernier à France24 et Rfi, il a laissé entendre que l’accalmie constatée au Nord Tillabéri (région Nigérienne) à la frontière que partage le Niger avec le Mali est due aux présences conjointes de Barkhane et Takuba dans la zone.

« Nous avons cette accalmie à cause du travail efficace mené par Takuba et Barkhane et leur retrait va entraîner une pression importante sur nous. Aujourd’hui, nous avons l’essentiel de nos forces vers la frontière burkinabé parce que l’action des forces françaises et européennes nous permettait cette accalmie.»

« Cette pression qui va s’accroître, et nous pensons que cela nous commande à assurer davantage la sécurité de notre pays. La frontière du Mali avec Niamey, cette zone où se trouvent les terroristes de l’EIGS, c’est à 200km de Niamey. Ceux qui se trouvent du côté du Burkina sont à 100 km de Niamey. Pour nous, la défense de cette zone est une priorité absolue, » a-t-il analysé.

Pour le chef de la diplomatie Nigérienne, ce vide créé par les forces européennes et françaises de l’autre côté de la frontière malienne laissant seuls dans la zone les groupes terroristes et en l’absence des forces armées maliennes interpelle le Niger. « La responsabilité du Président de la République et du gouvernement, c’est donner la sécurité aux populations. Voilà pourquoi nous accueillons tout allié qui viendra nous assurer la sécurité sur cette ligne. Et que les forces européennes et françaises viennent jouer un rôle de cordon sanitaire sur cette frontière avec le vide qui sera créé dans cet espace, il va de soi que cela va assurer notre sécurité, » a-t-il argumenté.

Débat parlementaire

Hassoumi Massaoudou a aussi annoncé dans son interview que la décision du Niger d’accueillir la force Barkhane et/ou Takuba (tout ou une partie) sur le sol Nigérien sera au préalable objet d’un débat au Parlement.

« Compte tenu de la propagande anti française menée et du peuple Nigérien qui serait contre la présence de forces étrangères dans notre pays, le Président de la République malgré qu’il n’ait pas d’obligation de saisir le Parlement, a demandé au Premier ministre d’engager la responsabilité du gouvernement au Parlement sur cette question. Donc, ce sera par débat parlementaire qui sera sanctionné par un vote et le gouvernement engagera sa responsabilité,» a-t-il déclaré en mentionnant que les accords de défense n’ont en principe pas lieu d’être débattu au Parlement.

Pour rappel, vendredi dernier, le Président Mohamed Bazoum annonçait sur sa page Facebook que le départ de Barkhane et Takuba au Mali « conduira notamment à une forme de présence de ces forces au Niger et sur le territoire d’autres pays africains, un peu plus au sud, qui en feraient la demande» tout en ajoutant que les précisions seront plus claires d’ici le mois de juin 2022.

« (…) Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée. Nous prévoyons qu’après le départ de Barkhane et de Takuba, cette zone soit encore plus infestée et que les groupes terroristes se renforcent. Or, nous savons qu’ils ont vocation à étendre leur emprise. Les nouvelles bases ne seront donc pas loin de Ménaka et de Gao. Elles accueilleront surtout Takuba, car cela a de grands avantages pour nous.»

Abdoulaye Ali

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