Niger, Une économie résiliente avec des perspectives encourageantes (UMOA-Titres)
Figurant parmi le Top 5 mondial des pays producteurs d’uranium, le Niger se donne les moyens de devenir l’un des pays les plus favorables aux affaires dans la sous-région ouest- africaine.
Figurant parmi le Top 5 mondial des pays producteurs d’uranium, le Niger se donne les moyens de devenir l’un des pays les plus favorables aux affaires dans la sous-région ouest- africaine. Le rapport Doing business 2020 de la Banque Mondiale dénote à cet effet que le pays a fait un bond de onze (11) places par rapport à 2019 et ce, à travers les réformes adoptées depuis 2010 visant à améliorer l’environnement des affaires. L’économie nigérienne demeure résiliente, en dépit du défi sécuritaire et des effets néfastes de la COVID-19, le pays a affiché une croissance de 3,6% en 2020 alors que les pays de la zone UEMOA ont progressé en moyenne de 1,8% la même année. En 2021, la croissance économique du Niger est ressortie à 1,3% en lien principalement avec la mauvaise campagne agricole 2021/2022 et le contexte peu favorable à l’activité économique marqué par l’accentuation de la crise sécuritaire et la pandémie de la COVID-19.
Les perspectives demeurent favorables pour l’économie du Niger en lien notamment avec les bonnes perspectives dans le secteur des hydrocarbures. Le pays envisage d’augmenter sa production nationale de pétrole à 200 000 barils par jour à l’horizon 2025, contre une production de 20 000 barils par jour actuellement. Le pétrole représenterait au moins 25% du PIB du Niger en 2025 et près de 50% des recettes budgétaires du pays. Il constituerait près de 80% des recettes totales d’exportation du Niger. Dans cette perspective, la croissance de l’économie du Niger devrait s’accélérer à moyen terme en s’établissant à 6,7% en 2022 avant d’atteindre 8,6% un an plus tard. Selon les projections réalisées en avril dernier par le Fonds Monétaire International (FMI), le Niger serait l’économie la plus dynamique en Afrique subsaharienne en 2022.
Le secteur tertiaire : moteur de l’économie nigérienne en 2021
L’économie nigérienne a progressé de 1,3% en 2021 après 3,6% un an plus tôt. Ce ralentissement de la croissance de l’activité est imputable à la baisse de production du secteur primaire (-8,3%) consécutive à la mauvaise saison des pluies en 2021. La bonne tenue des activités des secteurs secondaire (+5,4%) et tertiaire (+7,7%) a permis d’atténuer la baisse de la production du secteur primaire. En rapport avec la baisse de sa production, la contribution du secteur primaire au taux de croissance réel du PIB est ressortie négative en 2021 (-1,6 points) après +2,7 points un an auparavant. Quant aux secteurs tertiaire et secondaire, ils ont contribué respectivement pour +2,0 et +0,9 points à la croissance du Niger en 2021. Ces secteurs ont bénéficié de la relance de l’activité à la suite de l’allégement des restrictions imposées dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.
Le secteur tertiaire, composé essentiellement des activités de services, s’est bien maintenu en 2021 après avoir subi les conséquences de la crise sanitaire avec notamment la fermeture des frontières terrestres et aériennes, des lieux de spectacle, et les mesures de restrictions aux commerces et aux transports. Ainsi, sa valeur ajoutée a augmenté de 7,7 % en 2021 contre 2,3 % en 2020.
Concernant le secteur secondaire, il est dominé par les activités extractives notamment la production minière avec l’or et l’uranium et le pétrole dont l’exploitation a débuté en 2011. Le secteur secondaire a progressé de +5,4 % en 2021 après +2,3 % en 2020. Ce raffermissement de la croissance du secteur est imputable à la bonne orientation des activités des industries extractives et celle des activités de fabrication et de construction. La contribution du secteur à la création de richesse au Niger devrait fortement progresser à partir de 2023 dans la perspective du démarrage de l’activité de production du pétrole brut destiné à l’exportation, via le pipeline en construction entre le Niger le Bénin.
En dépit du repli de la production du secteur primaire en 2021, ce secteur a été le moteur de la croissance de l’économie nigérienne en 2020 avec une contribution au taux de croissance réel du PIB de 2,7 points contre 0,4 et 0,5 points respectivement pour les secteurs secondaire et tertiaire. A dominance pluviale, le secteur primaire est composé essentiellement des branches agriculture, élevage, sylviculture, chasse et pêche. Ce secteur présente une évolution instable caractérisée par un déficit de production une année sur deux. Cependant, les investissements réalisés dans le cadre du Programme I3N (Initiative les Nigériens Nourrissent les Nigériens) depuis 2011, atténuent progressivement la dépendance de l’agriculture à la pluviométrie en renforçant la structure de la production irriguée.
Perspectives économiques et plans de développement du Niger
Les perspectives de l’économie nigériennes sont encourageantes en lien avec les acquis de la mise en œuvre du Plan National de développement du pays. Afin d’accélérer les progrès économiques et sociaux et d’en consolider les acquis, le gouvernement du Niger a approuvé, en septembre 2017, un ambitieux plan quinquennal de développement économique et social (PDES 2017-2021). Ce plan vise à surmonter les obstacles qui freinent depuis longtemps le développement du pays en transformant sa structure économique pour lui assurer une croissance forte, durable, résiliente et inclusive qui haussera les niveaux de vie de la population. A la faveur du PDES 2017-2021, le Niger a renforcé ses infrastructures socio-économiques notamment avec l’inauguration en 2017 de la centrale électrique de Goroubanda, d’une capacité de 100 mégawatts, la réalisation des projets portant sur la rénovation de l’aéroport international de Niamey et de certains complexes hôteliers. L’un des acquis majeurs du PDES 2017-2021 demeure la mise en place du l’Initiative « Les Nigériens nourrissent les Nigériens » (I3N) qui a pour objectif de mettre les populations nigériennes à l’abri de la famine dans l’immédiat et de manière durable. Afin d’atteindre cet objet, cette initiative met l’accent sur le renforcement des capacités nationales en matière de productions alimentaires, d’approvisionnement et de résilience face aux crises alimentaires et aux catastrophes. A cet effet, d’importantes infrastructures de mobilisation des ressources en eau, tels que le barrage de Kandadji sont en cours de construction pour développer l’activité agricole par l’irrigation, ainsi que pour développer la production électrique.
Le PDES 2017-2021 a permis notamment le lancement de la construction d’un oléoduc de 2 000 km pour acheminer du pétrole brut jusqu’au port de Seme Terminal au Bénin, le projet énergétique de Salkadamna et la poursuite des travaux de construction du barrage hydro- agricole de Kandadji pour un coût total de 155 milliards de FCFA. A l’horizon 2023, le pétrole serait un moteur de l’investissement et permettrait au Niger de passer de 20 000 à 110 000 barils/jour, ce qui représenterait 24 % du PIB.
Le 10 juin 2022, les autorités nigériennes ont adopté le Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2022-2026. Cette deuxième phase quinquennale de la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive Niger 2035 devrait
permettre de consolider les acquis du PDES 2017-2021. Il est articulé autour des trois (03) axes stratégiques suivants :
– le développement du capital humain, l’inclusion et la solidarité ;
– la consolidation de la gouvernance, de la paix et de la solidarité ;
– la transformation structurelle de l’économie.
Le Niger a également engagé diverses réformes pour améliorer l’environnement des affaires ce qui lui a permis d’être classé en 2018 parmi les dix premiers pays réformateurs dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale. Dans cette volonté de favoriser le développement des entreprises depuis 2016, le Niger a pris des mesures liées à l’élaboration d’un plan d’action pour la réforme des procédures d’importation et d’exportation et l’adoption d’un plan d’action pour l’amélioration des indicateurs du classement Doing Business.
Pour plus d’informations sur la situation macroéconomique du Niger, téléchargez la note d’information du pays, édition 2022 élaborée par UMOA-Titres disponible ici.
Source : Note d’information du Niger – UMOA-Titres – Juillet 2022.